La blouse roumaine (1940)
déplacé d'un atelier à l'autre les pièces de tissu décoré qui le fascinaient.
La blouse roumaine, une huile sur toile achevée en avril 1940, témoigne de cette obsession.
Henri Matisse, La Blouse roumaine (1940).
Centre Pompidou - Musée national d'art moderne - Centre de création industrielle
© Succession H. Matisse. Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist.
RMN-Grand Palais / Philippe Migeat
Dès 1936, Henri Matisse entame ses recherches et imagine ainsi de multiples variations sur le thème du costume slave. Mais il faudra attendre octobre 1939 pour le voir emprunter la voie qui aboutira au tableau final. Un travail préparatoire largement documenté par une série de photographies détaillant les différentes étapes de la réalisation de l'œuvre.
Onze clichés qui nous permettent de mieux saisir l'essence de sa démarche : la simplification des formes, des lignes et des couleurs par le découpage. L'objectif : donner à voir la synthèse esthétique absolue de son sujet. Réduisant les traits du modèle à leur plus simple expression, Matisse place ses courbes pures au centre de l'attention tout en recherchant l'accord parfait entre la coupe de la blouse et l'organisation géométrique de ses motifs.
Naît alors une œuvre capitale, qui inspire d'autres créateurs majeurs.
En 1981, Yves Saint Laurent rend hommage à la blouse roumaine en revisitant ce vêtement pour l'une de ses collections. Deux ans plus tard, Eric Rohmer fait apparaître le tableau sur l'affiche de son film Pauline à la plage. Aujourd'hui, la célèbre silhouette prête ses formes à des vases réalisés en édition limitée pour Maison Matisse par Alessandro Mendini à l'occasion du 150ème anniversaire de la naissance du peintre.